Bonheur, bien-être et travail

Cycle de conférence 2023

L’entreprise est-elle là pour rendre ses salariés heureux ? Derrière cette interrogation – provocante ? – se posent des questions éthiques, sociétales qui dépassent de loin l’entreprise.  

L’injonction au bonheur qui semble traverser la société impose une place particulière à l’entreprise dont on peut se demander s’il ne lui est pas demandé de tenir un rôle qui n’est peut-être pas le sien. 

Si le bonheur est une émotion, un ressenti subjectif, une entreprise peut-elle « gérer » (prescrire ?)  les émotions (ou, au-delà de ses obligations de préservation de la santé physique et psychique de ses salariés, en a-telle le droit) ?
Existe-t-il des bonnes et des mauvaises émotions, et donc des critères objectifs ?  

Tout comme la santé en entreprise qui a pu être conçue comme une éradication du risque (être en bonne santé, c’est être adapté, les personnes fragiles devant être aidées à être réadaptées), l’obligation à être heureux va-t-elle déboucher sur une autre conception de type hygiéniste : développer le bien-être en sacrifiant le bien-faire ? En effet, si le bien-être est au fond être en conformité avec des critères d’évaluation, la question du bien-faire risque de s’éloigner… et il ne peut s’en suivre qu’une requalification de la fragilité du travail en fragilité des personnes… 

Cette injonction au bonheur s’est traduite par l’avènement des Chief Happiness Officer, des formations en développement personnel… 

Que met-on derrière ces notions ?
Quelle conception de l’Homme se développe au travers de cette injonction ?

Autant de questions auxquelles le cycle de conférences essaiera de répondre au travers de regards croisés. 

Travail et épanouissement : à quel prix ?

conf

La crise des Gilets jaunes, en 2018, puis la pandémie à partir de 2020 ont mis en pleine lumière une nouvelle division du travail issue de 40 ans de globalisation et de la révolution numérique :

Si le télétravail massif permet désormais à une partie de la population active de s’émanciper de la pièce classique du travail qui imposait son unité de temps et de lieu et d’action, une autre part (représentant plus de 40% de l’ensemble) appartient à cette infrastructure économiquement indispensable et socialement invisible permettant à une société, désormais « orientée clients », de se poursuivre dans le temps, que l’on appelle le « back office de la société de services ».

On pense ici aux activités de logistique, de transport, de commerce, de soin, de maintenance, de propreté, de gardiennage etc...

  • Comment fonctionne ce nouveau monde du travail ?
  • Quelles sont les relations entretenues entre ces différentes parts de la division du travail ?
  • Quelle est la situation du travail après la crise Covid ?…

Conférencier : Denis Maillard

Né en 1968, philosophe politique de formation, Denis Maillard a poursuivi en parallèle un parcours en entreprise – rédacteur en chef des publications de Médecins du Monde (1996), directeur adjoint de la communication (1999), chef du service de presse de l’Unédic (2002), directeur de la communication (2008) puis directeur communication et stratégie de Technologia (2011), cabinet de prévention des risques professionnels – et un parcours d’intellectuel - création de la Revue Humanitaire, publication d’essais : « L’humanitaire, tragédie de la démocratie » (Michalon 2007), « Quand la religion s’invite dans l’entreprise » (Fayard 2017), « Une colère française » (Observatoire 2019), « Tenir la promesse faite au tiers Etat » (Observatoire 2020) et « Indispensables mais invisibles : reconnaître les travailleurs en première ligne (Aube 2021).

Il est aujourd’hui le cofondateur de Temps commun, cabinet de conseil aidant les entreprises à décrypter et faire face aux impacts des transformations sociales sur leurs organisations. Il anime un certain nombre de dispositifs d’intelligence collective comme le GASS (groupe d’analyse sociale et sociétale), réunissant tous les trimestres une vingtaine de DRH d’entreprises publiques et privées. Mais aussi Social Demain, un programme visant à identifier et former chaque année une cinquantaine de personnes de moins de 35 ans, capables de questionner le modèle et les frontières du social pour le réinventer « hors les murs ».

C’est un spécialiste des questions sociales, des transformations du travail et de la recomposition actuelle des relations sociales et du champ syndical.


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